La BCLCC : une police pour la lutte contre la cybercriminalité au Burkina Faso

Dans le cadre de la lutte contre la cybercriminalité, le ministère de la sécurité du Burkina Faso s’est dotée d’une Brigade Centrale de Lutte Contre la Cybercriminalité (BCLCC) suivant le décret N° 2020-0099/PRES/PM/MSECU/MJ/MINEFID du 14 février 2020 portant création, attributions, organisation et fonctionnement de la Brigade Centrale de Lutte Contre la Cybercriminalité en abrégé (BCLCC).
 
Selon la Stratégie Nationale de Cybersécurité 2019-2023 du Burkina Faso, cette  décision s’inscrit dans le cadre de la conférence régionale organisée conjointement entre la CEDEAO et le Conseil de l'Europe ayant pour thème «Harmonisation de la législation sur la cybercriminalité et les preuves électroniques, avec des garanties pour l'état de droit et les droits de l'homme » qui a eut lieu en septembre 2017 au Nigeria. Cette conférence visait à faire le point sur l’état des législations sur la cybercriminalité et les preuves électroniques des Etats membres de la CEDEAO vis-à-vis de la Convention de Budapest sur la cybercriminalité. Selon les scores IGC 2017, le Nigeria occupe la première place avec un score 0.596 sur 1 et le Burkina Faso la sixième place avec un score 0.208 sur 1.
 
À propos de la BCLCC

Pour lutter contre le phénomène de la cybercriminalité en pleine croissance en Afrique, le Burkina Faso s'est engagé à doter son système policier d’une institution fiable, dynamique et surtout capable de combattre efficacement les cybercriminels sur son territoire. La Brigade Centrale de Lutte contre la Cybercriminalité (BCLCC) est une institution régalienne de répression des infractions en matière informatique et celles facilitées par les Technologies de l'Information et de la communication. Elle a une compétence préférentielle sur des questions d’enquête sur les infractions en matière informatique ou aux moyens des technologies de l’information et de la communication sur tout le territoire national. 
 
La Brigade Centrale de Lutte Contre la Cybercriminalité (BCLCC) a pour attributions de recevoir et de traiter les plaintes et dénonciations des personnes physiques ou morales, de droit public ou de droit privé, de recevoir et de traiter les soit-transmis des parquets près les tribunaux relatifs aux infractions en matière informatique ou aux moyens des technologies de l’information et de la communication, de mener des enquêtes portant sur les infractions en matière informatique et celles commises au moyen des technologies de l’information et de la communication, d’exécuter les réquisitions judiciaires, de traiter les dossiers d’entraide internationale et de contribuer au développement de l’expertise liée aux investigations numériques, de communiquer et d’informer sur les menaces liées à la cybercriminalité. Elle dispose d’un personnel mixte (Police-Gendarmerie) et est organisée autour de trois divisions que sont la Division des Enquêtes (DE), le Laboratoire de Criminalistique Numérique et de Veille Technologique (LCNVT), la Division des Statistiques, de la Communication et de la Collaboration Policière (DSCCP). Elle est dirigée par le Commissaire de Police Bantida Samire YONI.
 
La Cybersécurité au Burkina Faso

La stratégie de cybersécurité au Burkina Faso s’adosse sur les lois et référentiels suivants : 

  • la loi N°010/2004/AN du 20 Avril 2004 portant protection des données à caractère personnelle 
  • la loi N° 061/2008/AN portant réglementation général des réseaux et services des communications électronique au Burkina Faso 
  • la loi N°045/2009/AN portant réglementation des services et des transactions électroniques au Burkina Faso 
  • l'Etude nationale prospective 2025 (ENP 2025) fait aussi allusion à la sécurité nationale au niveau de l'objectif stratégique 3.3.4 : "La lutte contre l’insécurité par le renforcement du dispositif de sécurité nationale afin de rendre effective la sécurité des personnes et des biens, le renforcement d’une armée effectivement républicaine, c'est-à-dire, au service exclusif de la nation, politiquement neutre et professionnellement opérationnelle, au service de la paix et de la justice pour tous, la lutte contre le grand banditisme en recrudescence, l’adoption d’une attitude créatrice d’entente entre le Burkina Faso et les pays voisins." 
  • le Plan national de développement économique et Social (PNDES 2016 - 2020) dont l’axe 1 « réformer les institutions et moderniser l’administration » 
  • la Stratégie nationale de développement de l’économie numérique 2018-2027 qui consacre son programme 2 à l’instauration d’un environnement de confiance numérique au Burkina Faso

Retrouvez en téléchargement et libre d’accès la Stratégie Nationale de 2019-2023 de la Cybersécurité du Burkina Faso

Koffi Acakpo
Journaliste digital