Burkina Faso : Les utilisateurs de caméras de surveillance doivent obtenir obligatoirement l’autorisation de la CIL

La Commission de l’informatique et des libertés (CIL) a invité lundi, les utilisateurs de caméras de surveillance à se signaler «impérativement» à son niveau avant toute utilisation de leurs appareils.

« La Commission de l’informatique et des libertés (CIL) tient donc à rappeler que l’installation et l’usage des caméras de surveillance doivent impérativement faire l’objet d’une déclaration à son niveau », a déclaré lundi la présidente de la CIL, Marguerite Ouédraogo/Bonané, lors d’un point de presse.

Selon Mme Ouédraogo/Bonané, "le constat est que le recours à ce dispositif croît, mais les préalables pour son installation ne sont pas toujours respectés, violant ainsi les dispositions de la loi la loi n°001-2021 du 30 mars 2021" , portant sur la protection des données personnelles.

L’usage des caméras de surveillance « doit respecter l’intimité de la vie privée des personnes dans les lieux de travail et les domiciles, respecter les droits des personnes concernées, notamment le droit à l’information sur ses données collectées, le droit d’accès, le droit d’opposition », a ajouté la présidente de la CIL.

La présidente de la CIL a annoncé que sa structure veut renforcer les campagnes de sensibilisation face aux aspects néfastes des nouvelles technologies sur les données personnelles et la vie privée.
En effet, en 2020, 855 cas de plaintes relatifs à la violation des droits des personnes dans le traitement de l’information de leurs données à caractère personnel ont été traités par sa structure.

« Ces plaintes sont, la plupart du temps, liées à leurs activités sur l’internet et les réseaux sociaux », explique la responsable de la commission.

Mme Ouédraogo/Bonané a également souligné que pour des raisons d’insuffisance, la loi n°01-2004/AN du 20 avril a connu une révision suite à un processus inclusif et participatif dont la nouvelle loi n°001-2021/AN du 30 mars 2021.

Pour Marguerite Ouédraogo/Bonané, cette loi portant protection et des données à caractère personnel, avec pour mission de veiller au respect des dispositions de ladite loi, notamment en informant toutes les personnes concernées de leurs droits, les responsables de traitements de leurs obligations et en contrôlant les applications de l’informatique aux traitements des données à caractère personnel confère à la commission, un pouvoir réglementaire et un pouvoir de sanction.

La présidente de la CIL a souligné que la violation des droits des personnes sur le net a pris de l’ampleur avec la digitalisation.

« Englué dans l’usage abusif des nouvelles technologies, les internautes volontairement ou non, exposent leurs données personnelles et leurs vies privée sur la toile, sans pour autant savoir à quoi elles serviront plus tard », a –t-elle déploré.

La CIL a aussi sollicité auprès du gouvernement, la mise à sa disposition des moyens conséquents pour toucher la majorité des Burkinabè sur la nécessité de protéger leur identité numérique.