L’école nationale de cybersécurité à vocation régionale de Dakar
Le 6 novembre 2018, Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, a inauguré à Dakar une nouvelle école consacrée à la formation des cadres africains aux enjeux de cybersécurité.
Cette école, unique en son genre en Afrique, a vocation à devenir un pôle de référence en la matière. Elle est pleinement fonctionnelle depuis octobre 2020.
Un engagement fort de la France pour renforcer la lutte contre la cybercriminalité en Afrique.
L'école repose sur trois principaux objectifs :
- la formation d'experts en cybersécurité ;
- la coopération Franco-africaine de sécurité et de défense ;
- la création d'un pôle de référence en Afrique
La cybersécurité, un enjeu de plus en plus présent sur le continent africain
L’utilisation d’internet pour financer le terrorisme et diffuser des discours extrémistes encourageant à la radicalisation, constitue une menace pour la stabilité de ces États. De même, l’utilisation d’internet à des fins criminelles pour extorquer de l’argent ou détourner des systèmes de transfert constitue également un défi à la sécurité. En outre, le cyberespace ne connaissant pas de frontière, cette criminalité peut potentiellement affecter les États au-delà du continent africain.
Cette nouvelle école a pour but de renforcer les capacités des États africains à lutter contre la délinquance, le terrorisme ou la radicalisation et à développer des moyens d’investigation numérique contre les cybercriminels. Elle vise également à renforcer la coopération régionale des États africains dans ce domaine, grâce à l’harmonisation de l’expertise et des pratiques.
Des formations courtes et opérationnelles
Les formations dispensées dans cette école, pour la plupart courtes (allant de quelques jours à 2 semaines), portent sur :
- la dimension stratégique de la cybersécurité à travers les enjeux juridiques et la gouvernance, et sur ses aspects techniques et opérationnels comme la sécurité des systèmes d’information,
- la lutte contre la cybercriminalité et le recueil du renseignement. Par exemple, dans le domaine de lutte contre la cybercriminalité, elle permettra de délivrer le certificat d’enquêteur spécialisé en investigations numérique ou de technicien en traces numériques.
Un public diversifié, concerné par les enjeux de cybersécurité
L’école offre des formations qui permettront à des cadres des États africains déjà chargés des questions de sécurité numérique dans leurs services d’acquérir de nouvelles compétences. Elles s’adressent plus particulièrement aux cadres et experts concernés par le sujet de la cybersécurité : cadres supérieurs et intermédiaires d’administration, policiers et gendarmes, juristes, magistrats, douaniers, agents des finances publiques, informaticiens etc. L’objectif à terme est d’élargir les formations au monde universitaire africain, à la société civile et au secteur privé à travers le continent.
Un projet réalisé grâce à un partenariat interministériel franco-sénégalais
Du côté sénégalais, ce projet est rattaché à la présidence de la République et à la Commission nationale de cryptographie. En outre, différentes administrations sont impliquées dans sa création et son développement : Défense, Police, Gendarmerie, Douanes, Justice, Finances, Enseignement supérieur, Agence de l’Informatique de l’État (ADIE).
En France, c’est le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères qui a porté le projet avec le concours des ministères des Armées et de l’Intérieur pour la conception, ainsi que celui de l’ANSSI pour ses conseils et son expertise. Cette école s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de cybersécurité du Sénégal (SNC2022) , notamment dans ses objectifs de formation, d’éducation et de développement des compétences, ainsi que de diffusion d’une culture de sécurité dans ce domaine.
La France contribue au projet notamment à travers le financement de deux experts techniques français (le futur directeur des études de l’école et un formateur spécialiste cyber et informaticien) et par la dotation en matériel informatique spécialisé du plateau technique. Elle participe également au financement des formations régionales professionnelles.
La Rédaction d'Africa Cybersecurity Mag