INTERPOL expose ses principales observations sur la cybercriminalité en Afrique

Un nouveau rapport publié par INTERPOL donne des informations clés sur la cybercriminalité en Afrique. Fruit d'une collaboration intersectorielle, l'organisation internationale espère que le rapport "ÉVALUATION 2021 DES CYBERMENACES EN AFRIQUE" aidera les pays africains à comprendre les menaces les plus répandues et à formuler une réponse régionale coordonnée à la cybercriminalité.

Transformation Numérique

La cybercriminalité affecte tous les pays, mais la faiblesse des réseaux et de la sécurité rend les pays africains particulièrement vulnérables.

Le continent compte environ 500 millions d'utilisateurs d'Internet, ce qui équivaut à 38 % de la population et laisse un énorme potentiel de croissance. De plus, l'Afrique possède le potentiel de croissance le plus élevé dans les services bancaires mobiles.

Cette demande numérique, couplée à un manque de politiques et de normes de cybersécurité, expose les services en ligne à des risques majeurs. Alors que les pays africains s'efforcent d'intégrer l'infrastructure numérique dans tous les aspects de la société - y compris le gouvernement, les banques, les entreprises et les infrastructures critiques - il est crucial de mettre en place un cadre de cybersécurité solide.

Les principales cybermenaces en Afrique

Le rapport INTERPOL identifie les menaces les plus importantes en Afrique, sur la base des contributions des pays membres d'INTERPOL et des données provenant de partenaires du secteur privé.

Les cinq principales menaces sont :

  • Escroqueries en ligne : de faux e-mails ou SMS prétendant provenir d'une source légitime sont utilisés pour amener des individus à révéler des informations personnelles ou financières ;
  • Extorsion numérique : les victimes sont amenées à partager des images sexuellement compromettantes qui sont utilisées à des fins de chantage ;
  • Compromission des e-mails d'entreprise : des criminels piratent les systèmes de messagerie pour obtenir des informations sur les systèmes de paiement des entreprises, puis trompent les employés de l'entreprise en leur faisant transférer de l'argent sur leur compte bancaire ;
  • Ransomware : les cybercriminels bloquent les systèmes informatiques des hôpitaux et des institutions publiques, puis demandent de l'argent pour restaurer les fonctionnalités ;
  • Botnets : les réseaux de machines compromises sont utilisés comme un outil pour automatiser les cyberattaques à grande échelle

De l'Analyse à l'Action

L'organisation entend apporter son aide pour aider l'ensemble des secteurs sur le continent à mieux s'en sortir en matière de cybersécurité.

« Non seulement les criminels exploitent les vulnérabilités de la cybersécurité sur le continent, mais ils profitent également des variations des capacités d'application de la loi au-delà des frontières physiques », a déclaré Craig Jones, directeur de la cybercriminalité d'INTERPOL.

« La stratégie régionale d'INTERPOL contre la cybercriminalité pour l'Afrique fournit un cadre solide pour le partage de renseignements et la coordination des actions visant à renforcer la réponse des forces de l'ordre à travers l'Afrique et au-delà », a ajouté M. Jones.

La stratégie se concentre sur les domaines du renseignement criminel, des opérations d'application de la loi, des capacités régionales et des campagnes de sensibilisation pour les entreprises et le grand public.

La mise en œuvre sera pilotée par le Bureau des opérations de lutte contre la cybercriminalité en Afrique d'INTERPOL, qui travaillera en partenariat étroit avec les principales parties prenantes régionales, en particulier l'Union africaine et Afripol, les communautés chargées de l'application des lois et le secteur privé.

Le rapport peut être consulté sous ces deux formes :

 

La Rédaction d'Africa CyberSecurity Mag