Lancement du Cercle Africain de Cybersécurité : Une nouvelle force pour la sécurité numérique sur le continent


 

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“Le CAC se positionne comme un "DO and THINK TANK", ce qui signifie qu'il ne se limite pas à la réflexion théorique, mais s'engage activement dans des actions concrètes pour renforcer la sécurité numérique en Afrique”.

L'expansion numérique en Afrique connaît une croissance sans précédent. L'utilisation quotidienne d'Internet, des smartphones et des services en ligne ouvrent la voie à beaucoup d’opportunités sur tous les plans. Néanmoins, cette avancée numérique s'accompagne d'un ensemble de défis significatifs dans le domaine de la cybersécurité. Les cyberattaques, perpétrées aussi bien par des criminels que par  des groupes de hackers, ne cessent de proliférer. Cette montée en puissance des menaces numériques expose désormais les infrastructures critiques, les organismes gouvernementaux, et même les citoyens ordinaires.

Ainsi, Face à cette évidence, des institutions sont nées et continuent de faire leur avènement afin d’apporter leur plus-value dans la protection de l’espace numérique Africain. Parmi celles-ci figure le Cercle Africain de Cybersécurité. Ce cercle qui sera lancé très bientôt constitue dorénavant une nouvelle force pour la sécurité numérique en Afrique. Le CAC rassemble des professionnels de la cybersécurité, cyberdéfense, des représentants gouvernementaux, des chefs d’entreprise de cybersécurité, des juristes, ainsi que des universitaires, afin de fournir une approche multidisciplinaire à la sécurité numérique en Afrique. 

Pour en parler, Africa cybersécurity Mag reçoit Sidy Mactar AIDARA, Directeur de Kubuk et Président du CAC.

Africa cybersécurity Mag: Présentez-vous à nos lecteurs

Sidy Mactar AIDARA: Sidy Mactar Aidara, natif de Dakar, Sénégal, est un éminent expert en sécurité et stratégie cyber. Diplômé en informatique de l'Université du Sahel, il détient une maîtrise et une licence en Sciences et Technologies mention Informatique, ainsi qu'un DEUG en mathématiques et informatique, décroché après un bac S1. En 2006, il s'est spécialisé en Sécurité des réseaux et systèmes au cabinet HSC Paris. En tant que fondateur et dirigeant du cabinet KUBUK CONSEIL, il se consacre exclusivement à travailler avec les forces de défense et de sécurité africaines.

Actuellement en MBA Exécutif à l'École de Guerre Économique de Paris, Sidy Mactar est également le fondateur et Secrétaire Général de DIGITAL 865 PROJECT, une initiative visant à promouvoir le numérique au Sénégal. Il est président du Cercle Africain de Cybersécurité, fondateur du salon SECURITYDAYSDAKAR et des AFRICA T-AWARDS. Depuis 2018, il  organise les rencontres des Directeurs Généraux de Gendarmeries Africaines(OGA). Sidy Mactar Aidara est un dévoué serviteur de son pays, le Sénégal, et de son continent, l'Afrique, travaillant sans relâche pour le progrès numérique et la sécurité de la région.

Africa cybersécurity Mag:  Pourquoi avoir créé le Cercle Africain de Cybersécurité (CAC) malgré la multitude de cadres qui existent ? 

Sidy Mactar AIDARA: Le choix de créer le Cercle Africain de Cybersécurité (CAC) malgré l'existence de multiples cadres existants, s'explique par la nécessité pressante de répondre de manière plus complète et adaptée aux défis croissants en matière de cybersécurité en Afrique.

Tout d'abord, le CAC se distingue par sa composition diversifiée et inclusive, rassemblant des experts civils et militaires en cybersécurité, des représentants gouvernementaux, des professionnels de l'industrie, des universitaires, ainsi que des juristes tels que des avocats et des magistrats. Cette variété d'acteurs permet d'apporter une approche multidisciplinaire à la sécurité numérique en Afrique, ce qui est essentiel pour comprendre et contrer les menaces cybernétiques de plus en plus sophistiquées. Il facilite également la coopération entre les secteurs public et privé, ainsi qu'entre les organisations civiles et militaires, garantissant ainsi une cybersécurité dynamique et efficace.

De plus, le CAC se positionne comme un "DO and THINK TANK", ce qui signifie qu'il ne se limite pas à la réflexion théorique, mais s'engage activement dans des actions concrètes pour renforcer la sécurité numérique en Afrique. En tant qu'association régionale, il collecte, analyse et diffuse des informations cruciales sur les menaces, les risques et les vulnérabilités en constante évolution. Il favorise également l'éducation des organisations publiques, privées et de la population en général aux bonnes pratiques de cybersécurité, contribuant ainsi à élever le niveau de préparation contre les attaques cybernétiques et la cybercriminalité.

Le CAC joue un rôle clé en soutenant le développement de solutions technologiques innovantes adaptées au contexte africain. Il encourage les initiatives locales et les start-ups qui visent à renforcer la résilience numérique du continent, ce qui est essentiel pour répondre aux besoins spécifiques de l'Afrique en matière de cybersécurité.

Enfin, le CAC travaille à améliorer les capacités organisationnelles, techniques et juridiques des acteurs publics et privés en offrant des programmes de formation et en plaidant pour des cadres juridiques efficaces. Cela contribue à préparer et à renforcer la capacité de réponse aux cyberattaques, tout en favorisant l'élaboration de politiques de cybersécurité adéquates aux niveaux local, national et international.

En résumé, le CAC se distingue en tant que cadre complet et diversifié qui aborde la cybersécurité en Afrique de manière holistique, allant de la sensibilisation et de l'éducation à la coopération intersectorielle, à la promotion de l'innovation technologique et au renforcement des capacités. Face aux menaces croissantes en matière de cybersécurité, il apporte une réponse complète et adaptée pour renforcer la sécurité numérique sur le continent africain.

Africa cybersécurity Mag: Quels sont les objectifs à court ou long terme du CAC ?

Sidy Mactar AIDARA: Les objectifs à court et long terme du CAC comprennent l'évaluation des besoins en cybersécurité en Afrique, le renforcement de ses membres, la mise en place d'une structure organisationnelle solide, la création de cellules spécialisées, l'établissement d'un système de communication interne efficace, l'identification d'acteurs clés en cybersécurité, la formation de partenariats stratégiques, et la collaboration avec le Patronat Africain pour promouvoir la cybersécurité dans le secteur privé et informer les autorités étatiques. L'objectif ultime est de renforcer la cybersécurité en Afrique en utilisant une approche progressive et adaptée aux réalités locales.

Africa cybersécurity Mag: Quelles sont les missions du CAC?

Sidy Mactar AIDARA: Les objectifs du Cercle Africain de Cybersécurité(CAC) incluent le renforcement des compétences techniques en matière de cybersécurité, la promotion de la création d'organismes nationaux chargés de la sécurité des systèmes d'information, le développement d'une main-d'œuvre qualifiée, l'élaboration d'un cadre juridique solide, la facilitation de la coordination législative, la promotion de la collaboration entre experts civils et militaires, la collecte de données statistiques fiables à partir des retours d'expérience sur les incidents et les attaques cyber enregistrés au sein des structures africaines, ainsi que l'établissement de partenariats avec des acteurs étatiques et bien informés pour créer un écosystème numérique sécurisé et résilient en Afrique.

Africa cybersécurity Mag: Pourriez-vous nous donner une avant-première de quelques initiatives prévues par le CAC ?

Sidy Mactar AIDARA: Nous sommes enthousiastes de dévoiler le lancement officiel du Cercle Africain de Cybersecurité, prévu pour le 31 octobre 2023, dans le cadre du Mois Cyber. Cet événement marquera une journée remarquable qui réunira des spécialistes de la cybersécurité, des décideurs politiques, des leaders de l'industrie, ainsi que des professionnels passionnés par la sécurité informatique. Au menu, vous pouvez vous attendre à des discours inspirants, des présentations de pointe et des ateliers interactifs, tous visant à accroître la sensibilisation à la cyber-résilience en Afrique.

De plus, nous avons prévu d'initier des programmes de sensibilisation auprès du grand public et de former la prochaine génération d'experts en cybersécurité en Afrique. Ces actions de sensibilisation incluront des initiatives dans les écoles, des formations en ligne et des ateliers afin de promouvoir une culture de la sécurité numérique dès le plus jeune âge.

Africa cybersécurity Mag: Il est évident  que la coopération entre les États est un facteur majeur pour le développement et la mise en œuvre de la cybersécurité. Quel rôle le Cercle Africain de Cybersécurité envisage-t-il  jouer dans la coopération régionale en matière de cybersécurité entre les pays africains ?

Sidy Mactar AIDARA: Le Cercle Africain de Cybersécurité occupera un rôle central dans la promotion de la coopération régionale en matière de cybersécurité entre les nations africaines. L'une de ses initiatives de premier plan consiste à établir des points focaux dédiés à la cybersécurité dans divers pays africains. Ces points focaux agissent en tant qu'intermédiaires locaux, favorisant ainsi la communication et la coordination entre le Cercle et ses partenaires publics et privés se trouvant partout dans le monde.

Dans le cadre de ses rencontres sur la sécurité (numérique et physique), le Cercle facilitera la participation de juges et d'experts juridiques engagés dans l'harmonisation des lois liées à la lutte contre la cybercriminalité transfrontalière. Cette harmonisation revêt une importance capitale pour établir un cadre juridique cohérent propice à une coopération plus efficace entre les nations africaines.

En résumé, le Cercle Africain de Cybersécurité offrira le cadre idéal pour  renforcer la coopération régionale en matière de cybersécurité en réunissant des experts de polices judiciaires , des responsables gouvernementaux et des magistrats du domaine. Grâce à ces efforts conjoints, il contribue à l'élaboration de politiques et de mesures de cybersécurité plus robustes et évolutives pour l'ensemble de l'Afrique, renforçant ainsi la protection des citoyens et des infrastructures numériques du continent. 

Propos recueillis par Christelle HOUETO, Journaliste digital