Un Nigérian soupçonné d’avoir détourné plus de 250 000 dollars destinés à l’investiture de Trump

Le Federal Bureau of Investigation (FBI) américain a annoncé la semaine dernière l’ouverture d’une enquête visant un ressortissant nigérian. Il est soupçonné d’avoir détourné plus de 460 millions de nairas , soit plus de 250 000 dollars en cryptomonnaie. Ces fonds étaient initialement destinés à financer l’investiture de Donald Trump en janvier dernier.

Selon les documents judiciaires consultés et relayés par les autorités américaines, l'escroquerie s'inscrit du Business Email Compromise (BEC). Une méthode bien connue des cybercriminels. Elle consiste à falsifier des adresses e-mail officielles pour piéger des victimes crédules. En effet, quelques semaines avant la cérémonie d'investiture (prévue le 20 janvier 2025) les complices de ce cybercriminel Nigérian ont créé de fausses adresses électroniques imitant celles du comité d'organisation officiel, le Trump-Vance Inaugural Committee. L'une de ces adresses frauduleuses t47lnaugural.com (subtile variation d’un simple caractère par rapport à la véritable adresse t47inaugural.com) a suffi à tromper un généreux donateur qui croyait soutenir la célébration démocratique.

Résultat ? 250 300 USDT.ETH (une cryptomonnaie adossée à l’Ethereum) ont été transférés directement vers des portefeuilles numériques contrôlés par le réseau cybercriminel. À peine les fonds reçus, les cyberescrocs se sont empressés de disperser plus de 215 000 USDT.ETH vers plusieurs comptes en tentant ainsi de brouiller les pistes. Mais la vigilance des enquêteurs américains et la coopération de la plateforme Tether ont rapidement permis de geler les avoirs restants à partir du 31 décembre 2024. Une première victoire technique dans ce vaste jeu du chat et de la souris qui anime désormais le cyberespace mondial.

L'enquête, enrichie par des analyses poussées en cyber criminalistique a permis de remonter la trace des transactions et des connexions à un compte Binance.com ouvert par le cybercriminel lui-même, en octobre 2024. Selon le FBI, ce compte n’avait reçu aucun dépôt avant l'arrivée des fonds issus de l'escroquerie. Les investigations révèlent également que toutes les activités numériques liées à cette fraude (connexions aux portefeuilles cryptographiques, gestions des e-mails, transferts de fonds) convergent vers un même point géographique. Lagos au Nigeria.

Il faut noter que pour l'heure, le FBI a déjà récupéré une partie des actifs détournés à savoir 20 017 USDT.ETH saisis sur le portefeuille personnel du cybercriminel et 20 336 USDT.ETH supplémentaires provenant d’une autre adresse liée au réseau. Une somme évaluée à plus de 60 millions de nairas. Un montant considérable que la justice américaine entend confisquer définitivement. Cet épisode rappelle, une fois encore, l'ampleur du fléau de la cybercriminalité en Afrique de l’Ouest, et notamment la résilience inquiétante des Yahoo Boys nigérians, ces cyberescrocs devenus tristement célèbres. 

Sources : PM News Nigeria, Poeples Gazette, Yen News

Koffi ACAKPO
Journaliste digital