La Direction Générale des Impôts et des Domaines (DGID) du Sénégal est victime d’une cyberattaque depuis une semaine. Cette intrusion a rendu inaccessibles les principaux systèmes informatiques de l’administration fiscale. Pour conséquence, les agents ne peuvent plus utiliser leurs ordinateurs ni accéder aux logiciels de gestion fiscale et de recouvrement des recettes de l’État. Selon plusieurs sources concordantes, le groupe cybercriminel BlackShantrac a revendiqué l’attaque. Apparu seulement à la mi-septembre 2025 dans l’écosystème de la cybercriminalité, ce collectif a publié sur le dark web des données présentées comme appartenant à la DGID. Les cybercriminels affirment détenir des fichiers sensibles, notamment des informations fiscales et financières, des données de ressources humaines, des fichiers de gestion de mots de passe, ainsi que des documents liés aux entreprises sénégalaises. Ils exigeraient une rançon de 10 millions d’euros, soit environ 6,5 milliards de francs CFA, pour restituer le contrôle des systèmes.
Selon le Hacker éthique SaxX, l’analyse indépendante des données diffusées indique que le contenu publié ne correspond pas totalement aux annonces du groupe. Les données réellement visibles seraient bien moins critiques que celles revendiquées. Pour l’heure, BlackShantrac n’a pas mis en ligne de documents sensibles pouvant confirmer ses menaces. Et malgré la gravité de la situation, la DGID n’a pas communiqué officiellement sur l’incident ni sur les mesures prises pour sécuriser ses infrastructures. De son côté, la DGID est restée muette face aux sollicitations du média le Quotidien pour savoir quelles mesures avaient été prises. Toutefois, l’institution a sorti un communiqué ce 02 octobre 2025 rassurant les usagers. La DGID stipule dans son communiqué qu’il s’agit d’un problème technique identifié et que des dispositions sont en cours afin d'assurer un rétablissement complet des services.
Cette situation rappelle une fois de plus la vulnérabilité des institutions africaines face aux cyberattaques. Le Sénégal, à l’instar de nombreux pays du continent, ne fait pas exception. Pour plusieurs experts, la multiplication de ces incidents souligne l’urgence de passer au renforcement de la sensibilisation des administrations.
Sources: SaxX, Le Quotidien
Christelle HOUETO
Journaliste digital
